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2016年5月27日(金) オバマ大統領広島訪問所感
L'allocution de Président Obama à Hiroshima vendredi 27 mai 2016

仏訳:楜澤美香(ネイティブチェック済)
Traduit par Mika Kurumisawa

Il y a 71 ans, par un matin lumineux sans nuage, la mort est tombée du ciel et le monde a changé.  Une étincelle éblouissant et un mur de feu ont détruit une ville, démontrant que l'humanité possédait le moyen de se détruire.
Pourquoi sommes-nous venus ici, à Hiroshima ?  C'est pour réfléchir à cette force terrible libérée dans un passé pas si lointain. C'est aussi pour rendre hommage aux morts, y compris plus de 100,000 japonais, japonaises et enfants, des millier de Coréens, et une douzaine de prisonniers américains.
Leurs âmes nous parlent. Elles nous demandent de regarder l'intérieur de nous-mêmes, de réfléchir à ce que nous sommes et ce que nous pourrions devenir.
Ce n'est pas par le fait de la guerre que Hiroshima se démarque.  Les vestiges nous montrent que les violents conflits sont apparus même avec les hommes primitifs. Nos premiers ancêtres ont appris à faire les lames de silex et les lances en bois.  Ces outils sont utilisés non seulement pour chasser des animaux mais aussi contre l'humanité.
Dans chaque continent, l'histoire de la civilisation est pleine des guerres, qu'elles soient  motivés par la rareté des céréales ou de la faim de l'or, ou bien obligées par la ferveur nationaliste ou le zèle religieux. Les empires sont apparus puis tombés.  Les peuples ont été asservis puis libérés.  Et à chaque stade des innocentsont souffert, et pour les victimes innombrables, leurs noms ont été oubliés avec le temps.
La guerre mondiale, qui a fini dans la brutalité à Hiroshima et Nagasaki, a été combattue entre les nations les plus riches et puissantes. Leurs civilisations avaient fait naître de grandes villes et des arts merveilleux. Leurs penseurs avaient avancé les idées de la justice, de l'harmonie, et de la vérité. Et cependant la guerre a augmenté sur le même base de l'instinct de domination ou de conquête que celle qui avait causé les conflits parmi les tribus les plus simples. L'ancien modèle a été amplifié par de nouvelles capacités sans nouvelles contraintes.
Pendant quelques années, quelque 60 millions de personnes mourraient : hommes, femmes, enfants, jamais différents de nous -- tirés, battus, obligés de marcher, bombardés, emprisonnés, affamés, gazés.
Il y a beaucoup de sites dans le monde qui rappellent cette guerre, souvenirs qui racontent des histoires courageuses et héroïques, cimetières et camps stériles où l'on peut entendre les voix indicibles des morts.
En imaginant encore un nuage en forme de champignon qui est levé dans ce ciel, nous nous rappelons gravement la contradiction essentielle de l'humanité.  Les exploits qui caractérisent notre espèce, tel que nos pensées, nos imaginations, nos langues, notre capacité à faire les outils, et, notre capacité de nous distinger de la nature ou de la contrôler à volonté, toutes ces choses nous donnent également la capacité incomparable de détruire.
À quelle fréquence, les progrès matériels ou l'innovation sociale nous font réaliser cette vérité ?  Comment apprenons-nous facilement à justifier la violence pour des hautes raisons ?
Tous les grandes religions promettent la voie de l'amour et de la paix et de la justice, et cependant aucune religion n'a pu éloigner les croyants qui se sont réclamé de la foi comme un permis de tuer.
Les nations se forment en racontant une histoire où les peuples sont liés ensemble pour le sacrifice et la coopération, permettant des exploits.  Mais ces m
êmes histoires ont été employées si souvent afin d'opprimer et déshumaniser ceux qui sont différents.  La science nous permet de communiquer à travers les mers, de voler au-dessus des nuages, de guérir les maladies et de comprendre le cosmos, mais ces mêmes découvertes peuvent se transformer en machines à tuer toujours plus performantes.
Les guerres modernes nous apprennent cette vérité.  Hiroshima apprend cette vérité.  Le progrès technologique sans un progrès équivalent dans les institutions humaines peut nous ruiner.  La révolution scientifique, qui a mené à la fission d'un atome, nécessite aussi une révolution morale.
C'est pourquoi nous venons dans cet endroit.  Nous sommes debout ici au milieu de cette ville et nous nous forçons à imaginer le moment où la bombe est tombée.  Nous nous forçons à sentir l'effroi des enfants confrontés par ce qu'ils voient.
Nous ecoutons un cri silencieux.  Nous nous souvenons de tous les innocents tués dans cette terrible guerre, les guerres précédentes et les guerres qui suivraient.
De simples mot ne peuvent pas donner une voix à ces souffrances.  Mais nous assumons une responsabilité partagée pour regarder directement l'histoire avec nos propres yeux et demander à ce que nous devons faire différemment pour freiner de nouveau de telles souffrances.
Un jour, les voix des hibakusha ne seront plus avec nous pour témoigner.  Mais, la mémoire du matin du 6 août, 1945, ne doit jamais s'affaiblir.  Cette mémoire nous encourage à lutter contre l'autosatisfaction.  Elle nourrit notre imagination morale.  Elle nous permet de changer.
Et puis, depuis ce jour fatal, nous avons fait des choix qui nous donnent l'espoir.  Les Etats-Unis et le Japon ne concluent pas seulement une alliance, mais ils sont aussi sont liés d'amitié, ce qui nous apporte beaucoup plus que nous ne pourrions gagner pendant la guerre.
Les nations d'Europe ont établi l'union qui remplace les champs de bataille par les liens commerciaux et démocrates.  Les peuples et nations opprimés ont gagné la libération.
La communauté internationale a établie les institutions et conclu les traités qui marchent pour éviter la guerre et aspirent à la restriction, réduction et finalement élimination de l'existence des armes nucléaires.
Cependant, les actes agressifs entre les nations, les actes terribles, les corruptions, les brutalités et les oppressions que nous voyons dans le monde montrent nos missions inachevées.  Il se pourrait que nous ne pourrions pas éliminer la capacité humaine de commettre des méfaits. Les nations et les alliances que nous formons doivent posséder les moyens de l'autodéfense.
Parmi ces nations, comme la mienne, qui détiennent les stocks d'armes nucléaires, il nous faut avoir le courage d'échapper à la logique de la terreur et de poursuivre un monde sans eux.  Nous ne pouvons pas réaliser cet objectif de notre vivant, mais les efforts persistants peuvent faire reculer la possibilité d'une catastrophe.
Nous pouvons établir un itinéraire qui conduit à l'abandon de ces stocks.  Nous pouvons arrêter la prolifération pour les nouvelles nations et garder les matières meurtrières à distance des fanatiques.  Et pourtant, cela n'est pas suffisant.  Parce que nous voyons dans le monde entier aujourd'hui, comment même les fusils les plus cruels et les bombes en tonneau peuvent apporter la violence sur une échelle terrible.
Nous devons changer notre état d'esprit à propos de la guerre elle-même pour prévenir les conflits diplomatiques et, après leur début, pour efforcer de mettre fin aux conflits ; puis, pour voir notre interdépendance grandir comme une cause de la coopération pacifique et pas compétition violente ; pour ne pas définir nos nations par notre capacité de destruction mais par ce que nous établissons ; et, peut-être, devons-nous imaginer encore notre connexion mutuelle en tant que membre de la race humaine, parce que c'est aussi ce qui rend notre espèce unique.
Nous ne sommes pas liés par code génétique pour répéter les erreurs du passé.  Nous pouvons apprendre.  Nous pouvons choisir.  Nous pouvons raconter à nos enfants une autre histoire, celle qui décrit une humanité commune, celle qui rend la guerre moins probable et la brutalité moins facilement acceptées.
Nous trouvons ces histoires dans les hibakusha.  Une femme a pardonné à un pilote qui fait voler son avion pour larguer la bombe atomique parce qu'elle a vu que ce qu'elle haïssait vraiment c'était la guerre elle-même.  Il y a un homme qui a recherché les familles des victimes américaines qui avaient été tuées ici parce qu'il croyait que leurs pertes était égales à la sienne.
L'histoire de mon pays a commencé avec des mots simples : Tous les gens sont créés de la même matière et dotés par notre Créateur de certains droits inaliénable, y compris la vie, la liberté et la poursuite du bonheur.  Ce n'est jamais facile de réaliser ces idéaux même au sein de nos propres frontières et même parmi nos propres citoyens.  Mais, d'être fidèle à ces idéaux vaut un effort.  C'est un idéal à rechercher, un idéal qui s'étend à travers les continents et à travers les océans.
La valeur irréductible de chaque personne, l'insistance que chaque vie est précieuse, la notion radicale et necéssaire qui nous font partie d'une famille humaine -- ce sont des histoires que nous devons tous raconter.
C'est pourquoi nous revenons à Hiroshima.  Ici, nous pourrions penser aux personnes que nous aimons.  Pensons aux premiers sourires de nos enfants le matin, aux attentions gentilles d'un époux ou d'une épouse sur la table de la cuisine, et aux embrassades de consolation d'un parent.
Nous pouvons penser à tous ces choses et reconnaître que ces même moments précieux se trouvaient ici, il y a 71 ans.  Ceux qui sont morts, ils étaient comme nous.
Les gens normaux comprennent cela, je pense.  Ils ne veulent jamais plus de guerre.  Ils voudraient plutôt que les merveille scientifique se concentrent pour améliorer la vie, non pour l'éliminer.  Si les choix par les nations, si les choix par les dirigeants, réfletent cette sagesse simple, le leçon de Hiroshima a du sens.
Le monde a changé pour toujours ici, mais, aujourd'hui, les enfants de cette ville vivent leur vie en paix.  Quelle précieuse chose !  Cela vaut la peine d'être protégé et etendu pour chaque enfant.
Cela est un futur que nous pouvons chosir, un futur dans lequel Hiroshima et Nagasaki ne sont pas connus pour l'aube de la guerre atomique, mais pour le commencement de notre propre éveil moral.